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Bombaye

Le village de BOMBAYE

 

Dès les premiers siècles de notre ère, des habitants occupent Bombaye.

Vers 562, Sigebert, roi mérovingien, repousse des hordes venues envahir les plaines de la Meuse et fait ériger un petit oratoire (Tumba) sur la tombe de ses guerriers.

Au VIIIe ou IXe siècle, des ateliers de poterie sont exploités à Bombaye.

En 1157, un acte parle déjà de l’église Saint-Jean-Baptiste.

Avec la conquête du pays par le duc de Brabant en 1243, Bombaye est annexé au Comté de Dalhem. Les chanoines d’Aix-la-Chapelle, propriétaires des terres, doivent alors composer avec le drossard de Dalhem, représentant le duc de Brabant, qui se déclare co-seigneur. 

En 1387, la seigneurie passe aux mains du duc de Bourgogne.

En 1467, des milices visétoises et liégeoises envahissent le Comté pour venger les massacres commis par le duc de Bourgogne qui voulait annexer la Principauté de Liège. Elles enferment opposants et villageois dans un vieux donjon (Sangville) et y mettent le feu. Il n’y a aucun survivant.

C’est ensuite la domination des Habsbourg en 1477.

Fin du XVe siècle, le seigneur de Bombaye fait construire une chapelle à l’emplacement du petit oratoire. Elle sera plusieurs fois restaurée.

Jusqu’en 1621, les habitants du village voisin de Neufchâteau viennent à l’église-mère de Bombaye pour y faire baptiser leurs enfants. La « Croix d’Aubin » rappelle cette pratique.                                                                                     

Pendant des décennies, la région est hélas l’enjeu de guerres de religions entre Espagnols catholiques et calvinistes des Provinces-Unies. Le Traité de La Haye en 1661 met fin aux conflits et Bombaye reste aux mains des calvinistes.

En 1672 et 1673, Louis XIV, en guerre contre la Hollande, laisse son armée bivouaquer à Bombaye et dans les environs. Fourrages, logements et réquisitions ruinent les paysans.

Bombaye devient autrichien sous l’Empereur Joseph II en 1785 puis français en 1794. A cette époque, le village compte de nombreux fileurs de laine et de tisserands, en plus des cultures de seigle, d’orge et d’avoine. On recense aussi quelques carrières et un four à chaux.

En 1814, après la défaite de Napoléon à Waterloo, Bombaye est sous la domination hollandaise jusqu’à l’indépendance de la Belgique en 1830. Cette même année, naissance de Xavier De Reul dans l’ancienne seigneurie, connu comme géologue et écrivain.

En août 1914, le village est mis à sac par les Allemands tout comme Berneau, Visé, …

L’église Saint-Jean-Baptiste, une des plus anciennes de la région, est classée en 1936.

Depuis la fusion des communes, le 01.01.1977, le hameau de Mons avec sa chapelle dédiée à sainte Maure est rattaché à Visé tandis que le reste du village de Bombaye fait partie de la commune de Dalhem.

Le village de Bombaye - Texte en néerlandais

Au rayon " Personnalités "

Xavier de REUL (Bombaye 1830 - Bruxelles 1895)

Géologue et auteur de nombreux romans. Personnage fantaisiste et attachant. Le célèbre romancier Camille Lemonnier le comptait parmi "les accoucheurs de la littérature française de Belgique".
Maison natale : ancienne seigneurerie de Bombaye, rue de l'Eglise n° 1.
Xavier est inscrit à l'école de Visé (on l'imagine galopant dans la campagne de Mons, jouant dans la Berwinne, ...). Il obtient un premier prix de français. Puis il fréquente le Collège des Jésuites à Liège.
Tous les enfants de Reul se regroupent souvent autour de la grand-mère, ancienne chanoinesse du chapitre de Sinnich, touchante par ses manières précieuses et ses habitutdes de la fin du XVIIIème sicèle. " Avec un père débonnaire, une mère effacée et tendre, une liberté grande, la vie devait être douce à Bombaye " écrit Marie Gevers (nièce de Xavier de Reul et écrivain).
Malheureusement, les parents meurent du choléra en mai en juin 1849 et la famille se disperse. Les biens sont vendus.
Xavier, inscrit à l'Université de Liège, en seconde année à la Faculté de Philosophie, quitte le pays. Il passe à Paris puis à Mayence (en Allemagne) où il donne des leçons de français. Connaissant déjà le flamand grâce à sa grand-mère, Xavier apprend l'allemand très rapidement. Xavier reçoit parfois de l'argent par son tuteur.
En 1853, il séjourne à Venise puis Florence où il se fiance à Fanny Hünerwadel, une jeune cantatrice zurichoise qui joue également du piano, compose (elle connaît personnellement Liszt, Vieuxtemps, Wagner), parle français, anglais et italien !
Mais Fanny est gravement malade et décède. Xavier, effondré, rentre en Belgique en juin 1854 à Liège.
Etudiant à la Faculté des Sciences, il se consacre ensuite exclusivement à la géologie.
Il seconde le directeur du Musée d'Histoire Naturelle à Bruxelles, entre à l'Ecole des Mines.
Mais Xavier De Reul ne sait pas d'engager dans une voie définitive ni dans un attachement durable. Il a perdu ses parents, s'est dégagé de son tuteur, a perdu sa fiancée, ne termine pas ses études. C'est un fantaisiste génial et rêveur.
Xavier habite quelques temps à Bruxelles chez sa soeur Julie, à Gand chez Lambertine, à Liège où il a de la famille. il aime également les Ardennes.
Xavier n'arrive pourtant pas à terminer son roman. Il ne parvient pas à exorciser le souvenir de Fanny, toujours bien présente dans son oeuvre (sous les traits de Hulda). Il a besoin de retourner en Italie, en 1866, pour se décider à retravailler son oeuvre.
En 1866 aussi, il publie "Les pensées Poétiques" ; en 1868 "Le Beau Turso", nouvelle, et "Le Mauvais Oeil", conte en vers.
En 1867, De Reul rencontre Mathilde Tuyaerts, de Boom. Le père de la jeune fille s'inquiète de lui voir épouser un homme aussi instable. De Reul a de la fortune mais aucune occupation régulièrement rémunérée. Le mariage est sans cesse reculé. De Reul consent à entrer dans la briquetterie de son beau-père. Le mariage est enfin célébré le 3 août 1870 mais c'est trop tard pour emmener Mathilde en voyage de Noces en Italie. La guerre franco-allemande bat son plein. Le Couple va dans les Ardennes mais rentre plus tôt qui prévu : la Meuse charrie des cadavres.
Un fils, Paul, naît en 1871. Xavier ne s'habitue pas à son emploi malgré le salaire annuel exorbitant de 10.000F ! Il regagne Bruxelles. Le 28 novembre 1872, Mathilde meurt en donnant naissance à leur fille Juliette. De Reul se consacre alors à l'éducation de ses enfants. Ses activités scientifique et littéraire s'épanouissent : sortie en 1874, enfin, de son roman commencé bien des années auparavant "Le Roman d'un géologue".
" Je traversais pour la première fois le mont Cenis …
… J'ouvris la portière (de la diligence) et, la refermant sur moi, je me juchai sur le marche-pied, derrière la voiture, dans l'attitude d'une grue après le coucher du soleil …
… Quelle enivrante sensation d'aspirer à pleins poumons la fraîcheur d'une nuit de mai ! Quel plaisir de raser la terre à un pied du sol, effleurant en passant les précipices, où s'engouffrent, chargés d'écume, roulant des cailloux et des branches d'arbre, les torrents de la montagne !
… Ainsi cramponné, je roulai, secoué sur mon perchoir, jusqu'à ce que la route devînt tortueuse et escarpée. Des rochers verticaux se dressèrent devant nous, sombres et luisants, nous enfermant peu à peu de toute part, sous un dôme parsemé d'étoiles. Je profitai du ralentissement de la diligence pour mettre pied à terre et remuer mes jambes. Quelle féérie !
… Plus loin la route s'aplanissait : dia, dia, dia ! haï, haï ! les muletiers fouettaient leurs mules, et je regagnais mon marche-pied pour descendre plus loin et remonter encore, suivant les sinuosités du terrain. C'est ainsi que j'accomplis une bonne partie de mon voyage. "
" Je vous apprendrai la géologie et nous dînerons sur l'herbe, lui dis-je.
Cette promesse lui arracha des cris d'allégresse : - nous allons faire le printemps, débarrassons …
et, joignant le geste à la parole, elle venait d'empoigner un guéridon sur lequel j'avais placé, pour les sécher au soleil, mes deux fossiles les plus précieux. "
" Elle s'agenouillait devant moi, elle me présentait la médecine, dont la coloration, je l'avoue, m'inquiétait un peu ; mais elle y avait trempé ses lèvres avec tant de grâce, elle tenait la tasse, elle agitait le sucre avec une foule de gamineries si adorables, qu'il n'y avait pas moyen d'y résister, et je buvais à même tout ce qu'elle me donnait.
Il faut avoir connu la solitude, il faut avoir erré dans la vie, inaperçu, dédaigneux de soi-même, usant ses forces à dessécher son cœur, pour se figurer avec quels transports j'accueillais le sourie de la bien-aimée qui me guidait, comme une étoile vers ce monde inconnu plein d'enchantements et de douceurs. "
Sortie, en 1882, du conte " Un Grand Artiste " ; collaboration de 1874 à 1890 à la Revue de Belgique, en 1877 à l'Art, en 1887 à la Revue Britannique ; édition de 4 autres romans : " Les Enfants d'Apollon " 1890 (un des premiers romans consacrés au monde du cirque - celui du Quai de la Batte à Liège), " Le Chevalier de Florelle " (1892), " Autour d'un Chevalet " (1893), " Le Peintre Mystique ".
De Reul fréquentait le cénacle de peintres et d'artistes habitués du café " Villa Hermosa ". Il avait également une activité de vulgarisateur et de conférencier.
Marie Gevers raconte aussi, à propos de De Reul : " C'était à un dîner de famille. Xavier De Reul et ses deux enfants, mes cousins, assistaient au long et succulent repas … Les histoires de l'oncle De Reul enchantaient les enfants … Nous sentions tous, même moi, la benjamine, combien la fantaisie de De Reul agaçait l'esprit conformiste de la Tante Louise. Nous savions qu'elle nous dirait après, d'un ton négligent : " Il ne faut pas croire la moitié de ce qu'il raconte ". Les histoires qui nous amusaient étaient très simples … des anecdotes, des souvenirs de voyages, mais racontées sur un ton inimitable. Je me rappelle qu'il nous dépeignit, en quelques traits aigus, les promeneurs du dimanche en Allemagne. Il les rendait si vivants que je crois aujourd'hui les avoir vus moi-même. C'était, par exemple, à Bonn où existe un écho célèbre. L'oncle De Reul criait comme les touristes, d'une voix lourde, s'adressant aux statues de Flore ou de Pomone : " Wie heist der Burgmeister von Oberwezel " ! ... L'écho répondait " Ezel " (âne). Le conteur terminait en imitant les rires ravis qui accueillaient cette expérience.
Il arrivait toujours à l'improviste à la campagne où nous demeurions. Prévenir ? s'engager d'avance ?, impossible pour Xavier De Reul. En automne, ma mère lui bourrait les poches de poires qu'il adorait. A la visite suivante, il racontait comment il les avait distraitement mangées toutes, les prenant une à une dans ses poches, et avait ramené à la réalité par l'air ahuri des autres voyageurs, qu'il décrivait avec un esprit malicieux. "
Xavier De Reul décède subitement le 22 avril 1895 à Bruxelles. Son fils, Paul, restera célibataire et sa fille Juliette aura un fils, Emmanuel Stiévenart, décédé à Bruxelles le 21 mai 1994, sans enfant.
Pour terminer, voici ce que Paul De Reul, professeur de littérature anglaise à l'Université de Bruxelles, a dit de son père : " Entre l'apparition de la légende d'Ulenspiegel, de Charles de Coster, et l'entrée en scène de la Jeune Belgique, Xavier De Reul représentait à peu près et d'une façon originale, sinon puissante, la littérature française en Belgique ".
Bibliographie :
- " Roman d'un géologue ", préface de Gustave Charlier suivie des " Souvenirs sur Xavier De Reul " par Marie Gevers (disponible dans les bibliothèques de Dalhem et Warsage)
- Liste des œuvres gracieusement fournie par l'Académie Royale de la Langue et de la Littérature françaises, et complétée par M. Léon Linotte de Bombaye.

 

Léon PARISOT (Bezalles 1881 - Bombaye 1913)

Pionnier de l'aviation.
Pilote-constructeur intrépide, il pose son aéroplane sur l'esplanade des Invalides à Paris en septembre 1912 ... après avoir renversé un réverbère. Il sort vivant de son avion disloqué en 3 morceaux.
Le 29 juin 1913, il se tue lors d'une exhibition à Bombaye.
Son nom figure sur "la croix des six" (entre Berneau et Bombaye).