La Moinerie
Dès 1204, des religieux de Hocht (près de Maestricht) s’établissent à la grange de Warsage, qui sera appelée « La Moinerie ». De là, ils surveillent la construction de l’abbaye de Val-Dieu qui sera terminée en 1215. Le bâtiment possède une chapelle, un réfectoire, un dortoir, le chauffoir, lieux dans lesquels on observe le silence. Et pour les frères convers, qui sont chargés de l’exploitation du domaine, un dortoir et un réfectoire particuliers.
Vers la fin du XIIIe siècle, La Moinerie est exploitée par des ouvriers agricoles sous la direction d’un moine puis la gestion en est donnée à un censier.
Sous la domination autrichienne, après 1713, Jean Dubois, abbé de Val-Dieu de 1711 à 1749, joue un rôle capital. C’est lui qui restaure et agrandit La Moinerie.
Après la révolution liégeoise, le 1er janvier 1798, La Moinerie est vendue à trois personnes. Le censier (fermier locataire) en 1803 s’appelle Jean-François Fléchet ; son buste est l’un des quatre de la fontaine érigée en 1908 place du Centenaire Fléchet. A partir de 1810, La Moinerie appartient au comte de Geloes d’Eijsden qui la cède ensuite au comte de Borchgrave d’Altena.
Fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, la Moinerie est devenue une exploitation trop grosse pour un seul fermier. La propriété est donc louée à deux familles.
Au début de la guerre 1914-1918, le vendredi 7 août, les villageois voient brûler une partie de La Moinerie. 2.000 soldats bivouaquent dans le village.
Au début de la guerre 1940-1945, le fort d’Aubin-Neufchâteau tombe le 21 mai, après 11 jours de résistance. Le commandant d’Ardenne et ses hommes (quelque 500 soldats et 14 officiers) sont emmenés à La Moinerie où ils passent la nuit avant de partir en captivité.
En décembre 1944, pendant l’offensive Von Rundstedt dans les Ardennes, la grange nord-est est occupée par des Américains.
En 1962, La Moinerie devient la propriété de la famille Esser qui entreprend la rénovation des bâtiments et restructurent l’ensemble de l’exploitation.
